Le stylo (version 1)

Publié le par Hippolyte

Le stylo 

 mon_petit_frere_de_la_lune.jpg
 
Il regardait de tous cotés, son esprit vagabondait de ci de la, sans jamais se fixer. Dans sa tête défilait un tas de pensées qui n'aboutissaient jamais. L'une effacée par une autre plus vive, plus intense. Ses yeux devenaient fou devant la lueur des néons qui éclairaient la pièce, aveugle et sourd à tous ce qui l'entourait, il était néanmoins conscient de trois autres personnes autour de lui. Celles ci n'existaient que par intermittence, disparaissant et renaissant au fil des minutes. 
 
Des bulles, très rondes, qui remontaient à la surface, de bas en haut, et qui venaient éclater à l'air libre. La lumière de la lampe se reflète dans le verre de l'aquarium, et ses yeux sont repartis à la chasse de cet aguichant reflet. 
 
Echo... Son nom? Ses yeux se dirigèrent vers la bouche qui avait émis ces sons qu'il avait appris à reconnaitre.
 
_Echo, dit-il.
 
_ Oui, mon garçon, c'est à toi que l'on s'adresse. Comment vas tu?
 
Une feuille de l'autre coté de la fenêtre attira son attention, elle était rouge, nous étions en automne, et le vent la berçait doucement sur le bord de la fenêtre, à droite puis à gauche, elle ne suivait pas une trajectoire définit, mais allait au gré des courants. Elle finit par atterrir hors de porté de vue, et la voix se fit plus pressante.
 
_Echo, mon chéri, il va falloir te concentrer un peu, tu ...
 
Une mouche avait réussit, par un moyen qu'elle tiendrait secret à rentrer à l'intérieur de la pièce. Elle voletait derrière le bureau, contrairement à la feuille, elle ne se laissait pas porter par le vent, mais se propulsait ou elle le souhaitait grâce à ses ailes, elle le narguait, car lui ne pouvait pas voler. 
 
Quelque chose percuta le sol, celui-ci était recouvert d'une moquette verte foncée, tachée par endroit. Le stylo roula à ses pieds, les néons lui donnaient des nuances de bleus particulièrement attirantes, une couleur métallique qu'il ne lui arrivait pas souvent de contempler. Il était en train de l'admirer quand une main vint s'en emparer, comme un oiseau qui arrache de ses serres une proie au sol. 
Pourquoi donc voudrait on l'empêcher de regarder ce stylo, pour quels raisons on l'avait retiré à son regard. Il était en train de le regarder, personne n'avait le droit de l'interrompre de cette façon, ou était donc le stylo?
Son regard paniqué partie dans toute les directions cherchant un indice qui pourrait l'emmener à lui.
 
Cette voix et ce mot encore, décidément on lui en voulait aujourd'hui!
 
_Echo, regarde moi chéri, Echo!
 
Ses yeux se posèrent sur l'intrus, et son attention avec de nombreux efforts parvint à rester sur ces lèvres un instant.
 
_Écoute mon chéri, tu vas rester un moment ici, avec les gentils docteurs, ils vont t'aider, tu verras ça ira mieux quand on reviendra, on ne pourra pas passer souvent, mais ici, se sera comme ta nouvelle maison. Tu comprends?
 
Le stylo, l'homme derrière le bureau le tenait dans ses mains, et lui faisait faire un va et vient hypnotique, une danse enivrante qui lui redonna le sourire. Le monde reprenait peu à peu sa contenance habituelle et rassurante.
 
Puis tout s'enchaina trop vite. Le stylo arrêta son ballet entêtant, et les trois personnes se mirent en mouvement presque au même moment, le sac rouge quitta le sol, remplacé par un torrent de larme qui s'échappaient des yeux de sa propriétaire, le bruit du fauteuil fut noyé dans les sanglots, et la porte s'ouvrit sur un couloir interminable. Une lumière blanche et aveuglante se déversa dans la petite pièce réconfortante, des mains jaillir de toute part pour le pousser dans ce couloir menaçant, le sac rouge disparut de son champ de vision, dernier rempart à cet enfer, ce nom, répété inlassablement tel une litanie infini, comme pour le raccrocher à une réalité qui semblait ne plus vouloir de lui. Echo. Deux silhouettes qui se détachaient de se décor pernicieux, l'une courbée avec son sac rouge, l'autre robuste avec son pantalon toujours trop court, elles se détachait pour mieux disparaitre. 
 
Son monde s'écroulait sur lui même. Des mains le maintenaient à présent fermement en lui invectivant des choses qu'il ne comprenait pas, et le poussaient le long de ce couloir qui l'effrayait tant. Une porte fut poussée, et on le fit entrer dans une pièce à la lumière tout aussi agressive. Il sentit une piqure au niveau des fesses, et commença à se débattre avec plus de force. 
 
On lui voulait du mal, il ne connaissait pas cet endroit, il ne connaissait pas ces mains, ces odeurs, il n'était pas en sécurité. Ses pensées s'affolaient de plus en plus, jusqu'à ce que son corps se calme, sans ordre de sa part. Quelque chose n'allait pas, ou plutôt rien allait. Ce monde n'était pas le sien, il n'avait aucune raison d'y être.
 
Il était à présent attaché à un lit beaucoup trop dur, et son esprit devenait confus, il oubliait le monde qui l'entourait et un calme déconcertant s'imposa peu à peu à lui.
 
Une chose était sur, rien de bon n'allait lui arriver, et il souhaitait le lendemain, comme tous les matins, se réveiller dans le monde qu'il a toujours connu, même s'il savait qu'il était trop tard, et que tout allait désormais changer. 
 
  Hippolyte et la racine de millepertuis

Publié dans Scribouillage suspendu

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> Salut, j'ai pas tout compris mais sortis de la construction grammaticale : sujet - verbe - complément, j'ai du mal.<br /> <br /> Et puis c'est un peu étrange, trop pour moi.<br /> <br /> Continue, c'est en persévérant que l'on progresse.<br /> <br /> Kind regards<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> Ouais! Un premier commentaire!!! Merci fred! :p<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> ben moi non plus je suis pas critique littéraire alors j'ai juste envie de dire que j'aime bien!<br /> <br /> <br />
Répondre