La mort dans un vieux pruneau chap 1

Publié le par Hippolyte

Bonjour tous !

 

Je viens de retrouver une histoire dans un vieux placard. Comme presque toutes, elle n'est pas terminée, il y a deux chapitres à ce jour. Bonne lecture.

 

La mort dans un vieux pruneau

Chapitre 1

 

Je vais te raconter une histoire, mon ami. Assied toi et, écoute se sera surement à toi de la terminer.

« Une autre année vient de s'achever, la nuit est tombée depuis moins de 2 heures, j'ai pris le temps de me sustenter et j'attends sagement que la nuit s'achève, un an, ça ne parait pas, mais la terre à finit de boucler son tour autour du soleil et en commence un autre. Je suis seule, à penser à un tas de choses qui me tracassent depuis quelque temps.

Du haut de mon mètre cinquante, j'observe le monde tourner et me pose des questions, combien me reste t'il de temps à moi ? J'ai déjà beaucoup vécu et mon corps en porte les marques, mais tout ce qui nait fini par mourir et, comme toute créature qui n'est pas Dieu, je m'inquiète sur mon avenir. Certains diront que j'ai déjà trop vécu, d'autres ne m'ont même jamais remarqué.

 

On me nomme Erne, j'ai toujours vécu plus ou moins seule, pas de famille, des amants de temps à autre lors de ma précédente vie, mais pas d'époux ni d'enfant et encore moins de foyer, je suis née dans une famille de paysans classiques de l'époque, enfin rien d'assez passionnant pour si arrêter. Pour ce qui est de mon âge exact et bien, je n'en ai aucune idée, j'ai été vieille toute ma misérable vie, cela fait au moins deux siècles que je suis vieille. Un imbécile m'a joué un tour qui ne m'a pas beaucoup amusé, mais qui l'a lui beaucoup fait rire.

 

C'était il y a environ 1 ou 2 siècles, en France, lors d'une nuit profonde et fraiche d'automne, ou je chassais encore les monstres malgré mon âge très avancé, je venais de tuer l'un deux dans la journée après une traque de plusieurs mois, j'ai eu de la chance cette fois-ci, je suis littéralement tombée sur l'endroit où il reposait le jour, comment ? C'est encore un mystère, la suite n'a pas été bien difficile, un pieu bien enfoncé là où il faut, une gousse d'ail dans la bouche, et un bon bain d'eau bénite ! Enfin, la nuit a fini par arriver et au coin d'une rue déserte, alors que je pensais qu'un seul de ces monstres hantait la ville et qu'il venait de succomber, en voilà un qui me fait sursauter :

 

« Vieille femme acariâtre » qu'il m'a dit, « je n'ai jamais vu personne d'aussi vieux et d'aussi tenace que toi, tu as réussi à tuer l'un d'entre nous, mais t'es-tu vu ? Une simple vieille, humaine qui plus est, venir à bout de ce pauvre bougre sans lui laisser la moindre chance... Qu'allons-nous faire de toi ? Hein ?

 

_ « Allez au diable », que je lui ai répondu, je m'en souviens comme si c'était hier, il était plutôt bel homme, la trentaine, les cheveux châtains, une silhouette élancée, une peau si clair qu'elle en paraissait translucide, et un regard pénétrant et profond, mais je savais bien que le diable se cache souvent derrière un beau visage pour endormir l'esprit.

_ « ah oui ? »

_ « Que crois-tu monstre ? Que tu peux vivre parmi nous impunément ? Le seigneur est grand et ne peux laisser faire ça, c'est pourquoi je suis là, et que je vais te renvoyer dans la tombe comme ton monstre d'ami ! »

_ « Vois-tu vieille femme, les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait, tu as pris une vie qui m'appartenait. Je vais donc prendre la tienne...

 

_Grand bien t’en fasse, d’autres viendront et finiront ce que j’ai commencé ! »

 

C’est alors qu’une idée saugrenue me parvint en tête, qu’entendait-il par là ? A ce moment précis l’idée de mourir ne me faisait pas paniquer, même si en temps normal j’essayais plutôt de ne pas y penser. Le sourire qu’il affichait à ce moment, ne ressemblait pas à celui de quelqu’un qui s’apprête à en tuer un autre sous le coup de la colère. On pouvait lire sur son visage une expression sereine exempte de haine et de volonté de vengeance. Cela m’inquiéta beaucoup, car je ne comprenais pas ou il voulait en venir. Il due le lire en moi car je l’entendis me murmurer, le sourire aux lèvres :

 

_Aurais tu peur du châtiment qui va s’abattre sur toi vieille femme ?

 

Ses yeux brillaient de malice et je n'eus pas le temps de répliquer, il était déjà sur moi, il enfonça ses yeux d’un noirs brillant, dans les miens. J’étais alors à sa merci, je ne pouvais rien faire, comme paralysé par des liens invisibles. Une fois qu’il avait mon attention pleine et entière il éventra ma jugulaire à l’aide de ses deux crocs, et but goulument à ma gorge comme l’aurait fait un ivrogne déjà saoul mais ne pouvant s’arrêter. La scène avait quelque chose de très animal, je n’avais pas mal et me sentait plutôt bien, me surprenant même à ne plus avoir envie d’échapper à cette étreinte mortelle.

 

Après quoi, je n’ai plus de souvenir immédiat, je me suis réveillée, seule dans un cachot qui empestait la mort, et j’étais différente, comme lui, comme eux.

 

Une nouvelle vie commença alors pour moi, au début une vie de cauchemar, j’étais devenue ce que je pourchassais depuis plus de 70 ans. D’un autre côté mes os ne me faisaient plus souffrir, je me surprenais à réfléchir beaucoup plus vite, et découvrit ce que voulait dire « célérité », mais que devais je faire ? Mettre fin à cette vie de damnée, évidemment !

 

 

À suivre demain, le chapitre 2.

 

 

Hippolyte et la racine de millepertuis

Publié dans Scribouillage suspendu

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M
<br /> Je vais de ce pas lire la suite<br /> <br /> <br />
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