Étrange conversation
Euh...
Alors, comment dire. Pas taper. :D On va juste dire que c'est pas exhaustif, ni objectif, ni la réalité, ni rien du tout. On ne va pas dire que toutes ressemblances avec la réalité seraient fortuites, mais bon... On verra. :p
"[...]
(lui)
-Tu sais, je me dis des fois, que le pire, c'est au final de pas avoir les raisons qui suffisent à cultiver nos problèmes
[...]
(moi)
-Il y a toujours pire... Franchement en regardant honnêtement ma situation. Elle non plus n'est pas inextricable. Mais bon, on préfère parfois s'acharner à voir ce qui ne va pas, s'enliser dans nos problemes, plutôt que de les affronter, et de vivre. Ca marche pour la moindre bouse en travers d'un chemin... Plutôt que de simplement la contourner, on préfère parfois attendre, foncer dedans, et se dire, ah ben zut, je fais quoi maintenant. Et plutôt que de s'en débarrasser, seulement voir la merde dans laquelle on a atterrit sans vouloir s'en défaire. C'est plus facile. [...]"
Conversation bizarre n'est-ce pas? Drôle de type d'ailleurs, avec qui je l'ai tenu. Un jeune homme aussi insaisissable qu'intrigant. Surement l'une des pires plaies auxquelles j'ai pu faire face. Soit dit en passant, un cul à tomber raide. Une boule de contradictions. Aussi bariolé que monochrome. Complexe autant que complexé. Aimant tourner tous les sujets en dérision sans jamais se dévoiler sérieusement. Laissant entrapercevoir ce qu'il est vraiment, tout en niant en bloc ce qui pourrait le concerner. Une anguille téméraire. Glissante mais hypnotique. Il pourrait être n'importe qui et tout le monde. Oui, mais non. Si c'était si simple. Toutes les poules à la ronde n'auraient pas leurs becs braqués sur lui en permanence. Une sorte d'écho radar ultra perfectionner semble s'animer en sa présence.
Il est bien connu que l'on n'attire pas les mouches avec du vinaigre. Je n'arrive toujours pas à cerner ce truc. Une sorte de manipulation, voulu ou pas, mais surement pas divulguée ou assumée. Le fait est là. Toutes à ses pieds. À vouloir bien plus qu'un brin de conversation. Il parait s'en amuser, préfère se dé-responsabiliser. Lors de conversation animée, de polémiques mouvementées, il a le dernier mot. Et oui, monsieur est cultivé et il le sait. Il en profite. Il a surement raison. Des idées fixes, trop fixe peut être. Jouant de la controverse sans limite, quitte à donner une image de lui déplaisante et pesante. Psychologue à ses heures, qualité indéniablement appréciée par ces dames. Il sait jouer de ses charmes. Bien sûr, il dément fermement. Il préfère donner une image de lui mystérieuse, attisant l'attention déjà bien présente qu'il canalise autour de lui.
Le plus drôle, c'est qu'il ne profite pas de la situation. Il aime se plaindre, montrer l'étendue de son désarroi face à cette conjoncture pas vraiment impromptu. Mais n'en jouit pas entièrement. Il parle, discute, se rend indispensable. Tout en refusant toutes les propositions. Aussi malhonnêtes soient elles. Il vous dira que non, que votre curiosité, que votre envie de voir autre chose que ce qu'il propose, vous pousse à interpréter ses paroles et ses faits. Vous disant qu'il ne va pas s'arrêter de vivre et de penser pour satisfaire un faux besoin dont il n'est en rien l'instigateur. Il vous contredira quoi qu'il arrive. Se mettra en colère en voyant que vous ne cédez pas de terrain. Mais sera beaucoup plus contrarié de ne pas vous voir réagir comme il l'espérait. Plutôt maniaque du contrôle le garçon. Tout maitriser, afin de ne pas laisser les choses dégénérer.
D'un autre côté, il éprouve un sentiment plaisant. Il sait qu'il peut être une source de réconfort et une présence rassurante. Il ne se laisse d'ailleurs pas prier quand il le faut. Rendant de surcroit la situation encore plus ambiguë. Il reste catégorique, c'est non. En toute circonstance, mais il a quand même besoin de revenir. De sentir qu'il a toujours le même magnétisme, la même emprise. Bien sûr, il refuse que quiconque est cette emprise sur lui.
Mais il s'agit là du personnage.
Le bonhomme lui, est beaucoup plus tordu. Enfin, tordu n'est pas le mot. En fait, le personnage se fond en grande partie dans sa personne. Ainsi, il peut aisément garder sous son emprise toutes les parties de lui qu'il tient à garder secrete. À dire vrai, je ne saurais pas dire grand-chose sur lui, ne sachant pas vraiment différencier le personnage de la personne. Lui-même est certainement un peu perdu à ce sujet. Délimiter ce genre de choses n'est pas des plus simple.
Pour revenir à cette drôle de conversation. Il a utilisé un mot. Je ne l'avais jamais utilisé, et surement lu que très rarement. Je lui avais alors rétorqué de garder ses secrets pour lui. Puisque manifestement il ne comptait pas les partager. Jonglant et sautant magistralement à côté de la question. Réponse à tout. Il m'a répondu :
"Tu te rends compte de la lapalissade que tu as eu : garder... ses secrets "
Je lui ai dit que ça n'avait rien d'absurde. Et puis je n'ai rien ajouté. N'en pensant pas moins. Les secrets sont fait pour être dévoilés. Pas n'importe quand, pas à n'importe qui. Mais un secret non dit, se perd, s'oublie, et finalement n'a plus rien de secret puisqu'il n'est plus ou n'a jamais été.
Le sujet de la discussion tournait autour de moi, bien qu'il aime à proclamer haut et fort que toutes les conversations tournent toujours autour de lui et qu'il ne veut pas en rajouter. Cela lui permet aisément d'esquiver les questions la plupart du temps. Bref, le sujet était moi. Bizarrement, dés qu'on mène une conversation ensemble, j'aime à me faire plaindre sur mes petits problèmes sans importance. Il aime beaucoup me le faire remarquer, tout en en demandant toujours plus. Plus, que j'essaye de taire au mieux. Je ne le connais pas ce garçon. Enfin surement, en tout cas, lui en ai sûr, et il doit mieux se connaitre que je ne le connais. Donc, j'en déduis qu'effectivement, en toute impartialité, je ne le connais vraiment pas.
D'un autre côté, divaguer sur quelqu'un qu'on ne connait pas. Lui inventer une vie et une personnalité, est beaucoup plus amusant que de décrire simplement des faits objectifs. Tout ça à partir de conversations. De rêveries peu avouables. De sous-entendu douteux, mais surement inexistant. Puis finalement, lassé d'attendre quelque chose qui n'arrivera surement jamais, prendre le risque ou provoquer intentionnellement une rupture. Dire des choses qui auraient dû être tu. Tout en gardant à l'esprit que finalement, son cul restera une image persistante agréable même en admettant qu'il est enlisé dans des secrets dont je n'aurais surement jamais la clé.
Hippolyte et la racine de millepertuis